Parent & orientation
Pour un dialogue apaisé : comment aborder les questions d'orientation avec mon enfant ?
Durée 5 minutes
Durant les années collège et lycée, les tensions ne manquent pas : les adolescents doivent faire des choix déterminants pour leur orientation et leurs parents s’inquiètent forcément face à l’inconnu qui concerne leurs choix. Incertitude d’un côté et inquiétude de l’autre peuvent provoquer des conflits à répétition. Vous êtes dans cette situation et aspirez à parler sereinement de son avenir professionnel avec votre enfant ? Découvrez les conseils de Muriel Martin-Chabe, membre de l’équipe d’A 180 degrés, centre de consultation et de formation à la thérapie brève et stratégique de l’école de Palo Alto.
« Etablissez un code entre vous : si votre enfant se sent acculé par vos questions, convenez d’un mot-clé choisi ensemble : ce sera pour vous le signal que vous devez arrêter d’évoquer le sujet ! »
Membre de l’équipe d’A 180 degrés
Mon enfant ne sait pas dans quelle voie s’orienter
Un cas « très fréquent », selon Muriel Martin-Chabe. Les jeunes qui ont connu leur vocation tôt sont rares, « d’autant plus que les générations actuelles ont vécu plusieurs vies professionnelles et exercé plusieurs métiers. C’est presque devenu la norme de ne pas exercer le même métier toute sa vie. » Son conseil ? « Commencer par demander à son enfant par quelle voie il veut commencer ; laquelle lui plaît vraiment maintenant. S’il n’en sait rien, on peut lui demander à quel moment de sa scolarité il s’est senti le plus fier de lui. » Objectif : l’accompagner dans sa réflexion jusqu’à éclairer ce qui le motive le plus.
Mon enfant est intéressé par plusieurs domaines sans pouvoir choisir
Dans ce cas encore, l’apaisement passe par le questionnement : « Les parents peuvent demander à leur enfant ce qui lui plaît particulièrement dans ces disciplines. L’aider à creuser sa réflexion et à affiner son projet, en se rappelant qu’il n’existe pas de case toute faite. », propose Muriel Martin-Chabe. Pour l’aider à y voir plus clair et distinguer l’ensemble des domaines qui l’intéressent, vous pouvez lui suggérer de consulter un conseiller pédagogique : celui de son établissement ou d’un CIO. Autre conseil : ne pas hésiter à lui raconter si vous avez douté, vous aussi ; ce qui vous a manqué dans un de vos métiers, ce que vous avez retrouvé dans un autre… « Ces confidences encourageront le jeune et le responsabiliseront davantage dans ses choix. »
Mon enfant refuse le dialogue concernant son orientation
Face à un refus total, mieux vaut éviter d’insister sous peine de faire ressembler la discussion à un interrogatoire. « S’il refuse de répondre, c’est qu’il a sûrement une bonne raison, à commencer par ne pas savoir dans quelle voie s’orienter », ajoute Muriel Martin-Chabe. La solution dans ce cas ? Exprimer sa bienveillance : « Lui dire qu’on a confiance en lui. Et la confiance, comme l’affection, se donne gratuitement, elle ne se négocie pas. » Si votre enfant refuse le dialogue, n’en parlez plus mais avouez-lui que cela vous stresse aussi, que vos questions viennent malgré vous, mais que vous n’insisterez pas davantage. En revanche, vous pouvez lui demander pourquoi il ne veut pas répondre et comment vous pouvez l’aider, puis lui proposer d’y réfléchir ensemble, « à égalité ». « C’est une preuve de respect immense que de démontrer à son enfant qu’on le laisse librement choisir, que l’on ne fait pas les choses à sa place », conclut Muriel.
Pendant que votre enfant réfléchit à son avenir, votre mission est de l’amener à devenir autonome, en le rendant responsable de ses choix. Le dernier conseil de Muriel Martin-Chabe pour apporter davantage de légèreté à votre dialogue ? « Etablissez un code entre vous : si votre enfant se sent acculé par vos questions, convenez d’un mot-clé choisi ensemble : ce sera pour vous le signal que vous devez arrêter d’évoquer le sujet ! »